La Mère de Dieu est aussi notre
Mère
La première lecture nous a
proposé à nouveau l’ancienne prière de bénédiction que Dieu
avait suggérée à Moïse pour qu’il l’enseigne à Aaron et à
ses fils : « Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que
le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il se
penche vers toi ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage,
qu’il t’apporte la paix ! » (Nb
6, 24-25). Il est ô combien significatif de réécouter ces
paroles de bénédiction au début d’une année nouvelle : elles
accompagneront notre chemin pour le temps qui s’ouvre devant nous.
Ce sont des paroles de force, de courage, d’espérance.
Non pas une espérance illusoire basée sur de fragiles promesses
humaines, ni une espérance naïve qui imagine un avenir meilleur
seulement parce qu’il est l’avenir. Cette espérance a sa
raison dans la bénédiction de Dieu, une bénédiction qui
contient le souhait le plus grand, le souhait de l’Église pour
chacun de nous, souhait rempli de toute la protection affectueuse du
Seigneur, de son aide providentielle.
Le souhait contenu dans cette
bénédiction s’est réalisé pleinement en une femme,
Marie, en tant que destinée à devenir la Mère de Dieu, et
il s’est réalisé en elle, avant toute créature.
Mère de Dieu ! C’est le
titre principal et essentiel de la Vierge. Il s’agit d’une
qualité, d’un rôle que la foi du peuple chrétien, dans sa tendre
et naïve dévotion pour la Maman du Ciel, a perçu depuis toujours.
Rappelons-nous ce grand moment de
l’histoire de l’Église antique, le Concile d’Éphèse, au
cours duquel fut définie avec autorité la maternité divine de la
Vierge. On raconte que pendant le Concile, les habitants d’Éphèse
se rassemblèrent devant la porte de la Basilique où se réunissaient
les évêques et crièrent : « Mère de Dieu ! »
Notre chemin de foi est lié
de manière indissoluble à Marie depuis que Jésus, mourant sur la
croix, nous l’a donnée pour Mère en disant : « Voici ta mère
! » (Jn 19, 27). Ces
paroles ont la valeur d’un testament et donnent au monde une
Mère. Depuis ce moment, la Mère de Dieu est devenue aussi notre
Mère ! Au moment où la foi des disciples était fissurée par tant
de difficultés et d’incertitudes, Jésus les confiait à
Celle qui avait été la première à croire, et en qui la foi n’a
jamais faibli. Et la « femme » devient notre Mère au moment
où elle perd son divin Fils. Son cœur blessé se dilate pour
faire place à tous les hommes - bons et mauvais, tous !
-, et elle les aime comme elle aimait Jésus. La femme qui,
aux noces de Cana en Galilée, avait coopéré par la foi à la
manifestation des merveilles de Dieu dans le monde, tient allumée
au Calvaire la flamme de la foi en la résurrection du
Fils, et elle la communique aux autres avec une affection
maternelle. Marie devient ainsi source d’espérance et de vraie
joie !
La Mère du Rédempteur nous
précède et sans cesse nous confirme dans la foi, dans la
vocation, et dans la mission. Par son exemple d’humilité et de
disponibilité à la volonté de Dieu, elle nous aide à traduire
notre foi en annonce joyeuse et sans frontières de l’Évangile.
Ainsi notre mission sera féconde, parce que modelée sur
la maternité de Marie. Confions lui notre itinéraire de
foi, les désirs de notre cœur, nos nécessités, les besoins du
monde entier, spécialement la faim et la soif de justice et de paix,
et la soif de Dieu. Et invoquons-la tous ensemble. Je vous
invite à l’invoquer par trois fois en imitant nos frères d’Éphèse
: Mère de Dieu ! Mère de Dieu ! Mère de Dieu !
Amen.
Homélie de la messe du 1er
janvier 2014 (Nb 6, 22-27 ;Ga 4, 4-7 ; Lc 2, 16-21)
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