7 janvier 2014

Du Pape François 01/01/2014

La Mère de Dieu est aussi notre Mère

   La première lecture nous a proposé à nouveau l’ancienne prière de bénédiction que Dieu avait suggérée à Moïse pour qu’il l’enseigne à Aaron et à ses fils : « Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il se penche vers toi ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix ! » (Nb 6, 24-25). Il est ô combien significatif de réécouter ces paroles de bénédiction au début d’une année nouvelle : elles accompagneront notre chemin pour le temps qui s’ouvre devant nous. Ce sont des paroles de force, de courage, d’espérance. Non pas une espérance illusoire basée sur de fragiles promesses humaines, ni une espérance naïve qui imagine un avenir meilleur seulement parce qu’il est l’avenir. Cette espérance a sa raison dans la bénédiction de Dieu, une bénédiction qui contient le souhait le plus grand, le souhait de l’Église pour chacun de nous, souhait rempli de toute la protection affectueuse du Seigneur, de son aide providentielle.
     Le souhait contenu dans cette bénédiction s’est réalisé pleinement en une femme, Marie, en tant que destinée à devenir la Mère de Dieu, et il s’est réalisé en elle, avant toute créature.
     Mère de Dieu ! C’est le titre principal et essentiel de la Vierge. Il s’agit d’une qualité, d’un rôle que la foi du peuple chrétien, dans sa tendre et naïve dévotion pour la Maman du Ciel, a perçu depuis toujours.
Rappelons-nous ce grand moment de l’histoire de l’Église antique, le Concile d’Éphèse, au cours duquel fut définie avec autorité la maternité divine de la Vierge. On raconte que pendant le Concile, les habitants d’Éphèse se rassemblèrent devant la porte de la Basilique où se réunissaient les évêques et crièrent : « Mère de Dieu ! »
     Notre chemin de foi est lié de manière indissoluble à Marie depuis que Jésus, mourant sur la croix, nous l’a donnée pour Mère en disant : « Voici ta mère ! » (Jn 19, 27). Ces paroles ont la valeur d’un testament et donnent au monde une Mère. Depuis ce moment, la Mère de Dieu est devenue aussi notre Mère ! Au moment où la foi des disciples était fissurée par tant de difficultés et d’incertitudes, Jésus les confiait à Celle qui avait été la première à croire, et en qui la foi n’a jamais faibli. Et la « femme » devient notre Mère au moment où elle perd son divin Fils. Son cœur blessé se dilate pour faire place à tous les hommes - bons et mauvais, tous ! -, et elle les aime comme elle aimait Jésus. La femme qui, aux noces de Cana en Galilée, avait coopéré par la foi à la manifestation des merveilles de Dieu dans le monde, tient allumée au Calvaire la flamme de la foi en la résurrection du Fils, et elle la communique aux autres avec une affection maternelle. Marie devient ainsi source d’espérance et de vraie joie !
     La Mère du Rédempteur nous précède et sans cesse nous confirme dans la foi, dans la vocation, et dans la mission. Par son exemple d’humilité et de disponibilité à la volonté de Dieu, elle nous aide à traduire notre foi en annonce joyeuse et sans frontières de l’Évangile. Ainsi notre mission sera féconde, parce que modelée sur la maternité de Marie. Confions lui notre itinéraire de foi, les désirs de notre cœur, nos nécessités, les besoins du monde entier, spécialement la faim et la soif de justice et de paix, et la soif de Dieu. Et invoquons-la tous ensemble. Je vous invite à l’invoquer par trois fois en imitant nos frères d’Éphèse : Mère de Dieu ! Mère de Dieu ! Mère de Dieu !
Amen.

Homélie de la messe du 1er janvier 2014 (Nb 6, 22-27 ;Ga 4, 4-7 ; Lc 2, 16-21)


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