13 décembre 2013

Anniversaire de Mamée

Pour fêter l'anniversaire de Mamée, nous vous proposons de lire un magnifique texte du Pape François...



Le Seigneur s’approche avec cette sonorité du silence propre à l’amour

     Dieu nous parle comme le font un papa et une maman avec leur enfant. Quand l’enfant fait un mauvais rêve, il se réveille en pleurant, et le papa y va et dit : N’aie pas peur, n’aie pas peur. C’est moi, je suis là. C’est comme ça que le Seigneur nous parle : « N’aie pas peur, vermisseau de Jacob, embryon d’Israël ». C’est la manière dont parle le Seigneur : il s’approche.
     Quand nous regardons un papa ou une maman qui parle à son enfant, nous voyons qu’eux-mêmes deviennent petits : ils parlent avec la voix d’un enfant et font des gestes d’enfants. Quelqu’un qui regarde de l’extérieur peut penser : Mais ils sont ridicules ! Ils se rapetissent à ce moment-là, non ? Parce que l’amour du papa, de la maman, nécessite de se faire proche, je dirai même de s’abaisser vers le monde de l’enfant. Et oui, si papa et maman lui parlent normalement, l’enfant comprendra aussi, mais eux veulent prendre la façon de parler de l’enfant : ils se font proches, ils se font enfants - et le Seigneur est ainsi.
     Les théologiens grecs, pour parler de cette attitude de Dieu, employaient un mot bien difficile : la synkatábasi, la complaisance de Dieu, qui descend pour se faire comme l’un de nous. Et c’est ce que nous voyons ici. Le Seigneur dit : Ne crains pas, je suis ici, n’aie pas peur.
    Et puis le papa et la maman disent des choses un peu ridicules à l’enfant : Ah mon amour, mon nounours… et plein d’autres choses. Eh bien le Seigneur le fait aussi quand il dit : « Vermisseau de Jacob » ! Tu es comme un vermisseau pour moi, une petite chose, toute petite, mais je t’aime tant ! C’est là le langage du Seigneur, et c’est le langage d’amour d’un père, d’une mère. “Parole du Seigneur“ ? Oui, et nous entendons ce qu’il nous dit. Mais nous voyons aussi la façon dont il le dit, et nous devons faire ce que fait le Seigneur - faire ce qu’il dit, et le faire comme il le dit : avec amour, avec tendresse, avec cette complaisance envers les frères.
     Dans la rencontre d’Élie avec Dieu, Dieu est comme « la brise légère », ou - comme le dit le texte original - un « souffle qui fait résonner le silence » : c’est comme ça que le Seigneur s’approche, avec cette sonorité du silence propre à l’amour. Sans se donner en spectacle. Et il se fait petit pour me rendre puissant. Lui va à la mort, il y condescend, pour que moi je puisse vivre.
    Telle est la musique du langage du Seigneur, et en nous préparant à Noël, nous devons l’entendre : l’entendre nous fera du bien, tellement de bien ! Noël apparaît habituellement comme une fête plutôt bruyante, mais nous ferons bien de faire un peu silence et d’entendre ces paroles d’amour, ces paroles de proximité, ces paroles de tendresse : Tu es un vermisseau, mais moi je t’aime tant !
    Faisons donc silence en ce temps où, comme le dit le prophète, nous « veillons dans l’attente ».



Homélie de la messe du Jeudi 12 décembre 2013(Is 41, 13-20 ; Mt 11, 11-15)

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