Le
26 décembre 1934, le cardinal reçoit Mère du Saint-Esprit...
...puis
Mère Marie du Calvaire, qu'il accable de reproches sans pourtant
donner aucune explication précise...
À la fin de l'entretien, il
lui demande de faire une retraite chez les sœurs de l'Enfant Jésus,
sans aucun contact avec l'extérieur. Marie du Calvaire a toujours
été obéissante : en son temps à ses parents, à son ange gardien,
à monsieur le curé... Elle ne pose pas de question et s'y rend
aussitôt. Elle attend la Révérende Mère en priant, lorsqu'une
voix intérieure lui intime de partir. Elle ne le veut pas, mais une
force surnaturelle la pousse à sortir.
"C'est
une erreur de penser que j'ai désobéi. Dans tout mon être j'ai
senti la divinité de mon Dieu. J'ai lutté, j'ai voulu réagir, je
me sentais forcée de me lever malgré moi. Je ne puis exprimer ce
qui s'est passé... Pas une seconde je n'ai perdu la paix de mon âme.
Je n'ai voulu déplaire à personne, ni faire de peine autour de moi.
Je ne comprends pas moi-même. C'est un grand mystère. Je ne me
l'explique pas, car j'étais si résolue d'obéir."
Elle
se retrouve dans les rues de Lille, et par un effet incroyable de la
Providence, rencontre Bonne-Maman Lepoutre qui passait en voiture et
la recueille. C'est donc chez elle qu'elle se retrouve le 26 décembre
au soir. Elle envoie immédiatement une lettre de soumission au
cardinal, mais la sanction tombe : elle ne doit plus jamais remettre
un pied dans la communauté, et la vie religieuse lui est
définitivement interdite. Mère Marie du Saint-Esprit est à son
tour destituée de sa charge de supérieure. C’est un coup terrible
qu'elle accepte en silence, et au mois d'août suivant, elle regagne
la patrie céleste, sans avoir revu Marie du Calvaire.
La
douleur de Mère Marie du Calvaire est très grande :
"
Mes brebis furent dispersées, on m'arracha mes enfants, et je me
suis trouvée seule, dénuée, démunie, déconsidérée, rejetée
par ceux qui représentaient l'Eglise, cette Église que j'aime tant
et que je voulais enrichir d'une vérité céleste et divine."
Dès
le 7 janvier, Bernadette Dejaeger, la maîtresse des novices,
s'échappe du couvent pour rejoindre Clémence chez les Masurel.
Clémence la renvoie avec vigueur, mais Bernadette veut absolument
rester à ses côtés. Bonne-Maman Lepoutre leur trouve dès le mois
de mars une maison à Tourcoing, au 36 rue de Chanzy, où elles
s'installent avec les deux sœurs aînées de Clémence,
célibataires.
Clémence
écrit maintes fois à Rome dans l'espoir que la vérité soit
rétablie, mais les courriers restent sans réponse...
" Pour l'instant, j'ai une nouvelle vocation : celle de
souffrir en hostie, de prier, de me sacrifier, de me consumer. Hostie
avec Lui, hostie partout, hostie en tout, hostie toujours."
Au
moment des vacances d'été, Claude vient discrètement rejoindre
Clémence et Bernadette : il reprend des forces à la source...
Un soir, alors qu'il quitte la rue de Chanzy, quelqu'un le voit
sortir, et aussitôt le cardinal est averti qu'il continue de
fréquenter mademoiselle Ledoux. La sanction tombe : il est
exclu du séminaire français. Un douloureux et long chemin de croix
commence pour lui.
"Je
ne suis allé chez Mère Marie du Calvaire que parce que Dieu m'y
poussait. Je n'ai rien à me reprocher, je ne regrette rien. J'ai
fait toute la volonté de Dieu, j'ai agi selon ma conscience, mon âme
est en paix."
Anne
merci pour ce texte Anne,
RépondreSupprimerc'est toutefois terrifiant de voir que cette même histoire revient sans cesse à travers les temps et les gens et aujourd'hui encore !
prions et soyons toujours au service de Dieu
MRI de l'Univers triomphez et règnez
En revanche, pour te parodier je dirais : ce qui est réconfortant c'est de voir que Marie revient sans cesse à travers les temps et aujourd'hui encore !
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