14 décembre 2013

Du Pape François 13/12/2013


Cette liberté qui vient de la prédication qui t’avertit, t’enseigne - te gifle aussi !
   Dans l’Évangile de ce jour, Jésus compare la génération de son temps à ces gamins toujours mécontents, qui ne savent pas jouer avec bonheur, qui refusent toujours l’invitation des autres : s’ils jouent de la flûte, ils ne dansent pas, s’ils chantent un chant de deuil, ils ne pleurent pas - rien ne leur convient. Ces gens ne sont pas ouverts à la Parole de Dieu, et leur rejet se focalise non pas sur le message, mais sur le messager. Ils rejettent Jean Baptiste qui « ne mange pas et ne boit pas », mais ils disent qu’il « est un possédé ». Ils rejettent Jésus, en disant qu’il est « un glouton et un ivrogne, ami des publicains et des pécheurs ». Ils ont toujours une raison de critiquer celui qui prêche.
   Et les gens de cette époque préfèrent se réfugier dans une religion plus élaborée : celle des préceptes moraux, comme le groupe des pharisiens, ou dans le compromis politique comme les sadducéens, ou dans la révolution sociale comme les zélotes, ou dans la spiritualité gnostique comme les esséniens… Ils étaient avec leur système bien propre, bien rôdé, mais celui qui prêche, non ! Jésus les invite à se rappeler : « Vos pères ont traité les prophètes de la même manière » (Mt 23, 31). Le peuple de Dieu a une certaine allergie envers ceux qui prêchent la Parole : les prophètes, il les persécute, il les tue.
   Ces gens disent accepter la vérité de la révélation, mais celui qui prêche, la prédication, non ! Ils préfèrent une vie bien en cage dans leurs préceptes, dans leurs compromis, dans leurs projets révolutionnaires, ou dans leur spiritualité désincarnée. Ce sont ces chrétiens toujours mécontents de ce que les prédicateurs disent.
   Ces chrétiens qui sont fermés, qui restent en cage, qui sont tristes, ils ne sont pas libres. Pourquoi ? Parce qu’ils ont peur de la liberté de l’Esprit Saint, qui vient par l’intermédiaire de la prédication. C’est ce scandale de la prédication qui, comme l’a dit saint Paul, finit par le scandale de la Croix. C’est scandaleux que Dieu nous parle par l’intermédiaire d’hommes limités, et pécheurs. C’est scandaleux ! Et plus scandaleux encore que Dieu nous parle et nous sauve par l’intermédiaire d’un homme qui dit être Fils de Dieu, mais qui finit comme un criminel ! Quel scandale !
   Ces chrétiens ne croient pas au Saint Esprit, ne croient pas à cette liberté qui vient de la prédication qui t’avertit, t’enseigne - te gifle aussi ! Mais c’est justement cette liberté qui fait grandir l’Église.
   En voyant ces gamins qui ont peur de danser, peur de pleurer, peur de tout, qui cherchent la sécurité en tout, je pense à ces chrétiens tristes qui critiquent toujours les prédicateurs de la Vérité, parce qu’ils ont peur d’ouvrir la porte au Saint Esprit.
   Prions pour eux, et prions aussi pour nous, que nous ne devenions pas des chrétiens tristes, qui enlèvent à l’Esprit Saint la liberté de venir à nous à travers le scandale de la prédication !



Homélie du vendredi 13 décembre 2013 (Is 48, 17-19 ; MT 11, 16-19)




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