Cette
liberté qui vient de la prédication qui t’avertit, t’enseigne -
te gifle aussi !
Dans
l’Évangile de ce jour, Jésus compare la génération de son temps
à ces gamins toujours mécontents, qui ne savent pas jouer avec
bonheur, qui refusent toujours l’invitation des autres : s’ils
jouent de la flûte, ils ne dansent pas, s’ils chantent un chant de
deuil, ils ne pleurent pas - rien ne leur convient. Ces gens ne sont
pas ouverts à la Parole de Dieu, et leur rejet se focalise non pas
sur le message, mais sur le messager. Ils rejettent Jean Baptiste qui
« ne mange pas et ne boit pas », mais ils disent qu’il
« est un possédé ». Ils rejettent Jésus, en disant
qu’il est « un glouton et un ivrogne, ami des publicains et
des pécheurs ». Ils ont toujours une raison de critiquer celui
qui prêche.
Et les gens
de cette époque préfèrent se réfugier dans une religion plus
élaborée : celle des préceptes moraux, comme le groupe des
pharisiens, ou dans le compromis politique comme les sadducéens, ou
dans la révolution sociale comme les zélotes, ou dans la
spiritualité gnostique comme les esséniens… Ils étaient avec
leur système bien propre, bien rôdé, mais celui qui prêche, non !
Jésus les invite à se rappeler : « Vos pères ont traité
les prophètes de la même manière » (Mt
23, 31). Le peuple de Dieu a une
certaine allergie envers ceux qui prêchent la Parole : les
prophètes, il les persécute, il les tue.
Ces gens
disent accepter la vérité de la révélation, mais celui qui
prêche, la prédication, non ! Ils préfèrent une vie bien en
cage dans leurs préceptes, dans leurs compromis, dans leurs projets
révolutionnaires, ou dans leur spiritualité désincarnée. Ce sont
ces chrétiens toujours mécontents de ce que les prédicateurs
disent.
Ces
chrétiens qui sont fermés, qui restent en cage, qui sont tristes,
ils ne sont pas libres. Pourquoi ? Parce qu’ils ont peur de la
liberté de l’Esprit Saint, qui vient par l’intermédiaire de la
prédication. C’est ce scandale de la prédication qui, comme l’a
dit saint Paul, finit par le scandale de la Croix. C’est scandaleux
que Dieu nous parle par l’intermédiaire d’hommes limités, et
pécheurs. C’est scandaleux ! Et plus scandaleux encore que
Dieu nous parle et nous sauve par l’intermédiaire d’un homme qui
dit être Fils de Dieu, mais qui finit comme un criminel ! Quel
scandale !
Ces
chrétiens ne croient pas au Saint Esprit, ne croient pas à cette
liberté qui vient de la prédication qui t’avertit, t’enseigne -
te gifle aussi ! Mais c’est justement cette liberté qui fait
grandir l’Église.
En voyant
ces gamins qui ont peur de danser, peur de pleurer, peur de tout, qui
cherchent la sécurité en tout, je pense à ces chrétiens tristes
qui critiquent toujours les prédicateurs de la Vérité, parce
qu’ils ont peur d’ouvrir la porte au Saint Esprit.
Prions pour
eux, et prions aussi pour nous, que nous ne devenions pas des
chrétiens tristes, qui enlèvent à l’Esprit Saint la liberté de
venir à nous à travers le scandale de la prédication !
Homélie du
vendredi 13 décembre 2013 (Is 48, 17-19 ; MT 11, 16-19)
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