Frêle,
recueillie, un peu effacée... telle est Julie Ledoux, la maman de
Clémence.
Une
femme silencieuse, courageuse, à la vie difficile, mais toujours
confiante. Clémence l'aime tant, qu'elle ne peut évoquer son
souvenir admiratif sans quelques larmes aux yeux... D'elle, elle
tient son goût de l'ordre, de la propreté et du travail bien fait.
"Ô
mon Dieu, comme maman m'a montré la vraie vie ! Merci de l'avoir si
bien éclairée ! Et toi, maman, aujourd'hui je te dis merci de tout
mon cœur. Merci d'avoir appris à tes enfants à compter sur la
douce Providence, merci de nous avoir montré comment il fallait
accepter les blessures que le prochain peut nous faire. Merci de nous
avoir fait conduire aux fonts baptismaux, merci de nous avoir appris
comment nous approcher de la Table Sainte et du sacrement de la
pénitence. Merci de la prière en commun récitée tous les matins
et tous les soirs."
Le
papa de Clémence est un homme au tempérament difficile, mais sa
maman sait garder l'unité :
"L'intimité
était si grande autour de la table familiale, l'union avec Dieu si
profonde, les dimanches et les fêtes nous apportaient un vrai
bonheur, marquaient notre vie, c'était la vie chrétienne toute
simple, avec ses sacrifices et ses croix de chaque jour..."
C'est
au sein de sa famille qu'elle commence à apprendre à se donner et à
se sacrifier:
"J'aimais
beaucoup rendre service, avoir un foyer chaud, uni et agréable.
J'étais très peinée quand je voyais que tout ne restait pas propre
et en ordre. Je veillais à ce que mes frères restent ordonnés.
Quand je voyais du laisser-aller, cela m'était pénible, mais
j'offrais tout pour ma mère, pour qu'elle ne ressente pas trop les
contrecoups de sa croix. Je l'admirais beaucoup, j'admirais sa
foi..."
C'est
en 1900, à l'âge de 12 ans et demi, qu'elle entre dans la vie
active. Elle est employée dans les ateliers de bonneterie de la
maison Moreau-Delporte à Halluin :
"Je
n'avais pas non plus grande santé, mais je devais quand même
travailler. J'étais stimulée en regardant ma mère, sa grande
bonté, sa grande charité, ses sacrifices continuels, ses
souffrances. Je me rendais compte du mérite de sa vie. Dieu m'avait
fait comprendre que sa vie était dure. Malgré sa santé, elle
voulait continuer à travailler. On n'était pas riche, il fallait
que l'on compte avec ce qu'on avait. Elle voulait bien nous élever,
elle ne faisait pas figure de pauvre, ni dans sa manière de vivre,
ni dans la propreté de ses enfants.
J'avais
une mère très pieuse, elle savait égrener son chapelet, elle
savait à qui recourir pour avoir la force de tenir debout au pied de
la croix."
Clémence
évoque souvent ses deux mamans : sa maman de la terre et sa maman du
Ciel. Elles ne quittent jamais ses pensées. Sa relation à Marie
Reine Immaculée est vraiment une relation maternelle :
"N'est-ce
pas le cœur de Marie Reine Immaculée qui le premier a aimé, servi
Jésus et qui s'est dévoué pour Lui ? On trouve dans son cœur
le Cœur de Jésus, et ces deux Cœurs sont unis pour nous donner
toute grâce. N'est-ce pas ce cœur maternel qu'Elle a eu pour Jésus
qui nous donne aujourd'hui, en nos temps, tous moyens et tous remèdes
pour ne pas périr ? Nous avons besoin d'une Mère, de son cœur.
Nous avons besoin de nous rappeler son amour qui sans cesse plaide
pour nous. Elle nous aide à supporter toutes les peines et à nous
faire retrouver le vrai chemin qui doit régénérer notre vie, nous
arrêter dans nos passions, nous faire mériter de ne pas être
malheureux. C'est Elle qui fait descendre sur nous les lumières du
Saint Esprit. Elle a pitié de nos cœurs blessés, de tout ce que
provoque le monde pour nous faire tomber. Elle voit nos cœurs
blessés, Elle veut tout mettre en œuvre pour nous guérir."
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