Nous
retrouvons Clémence en 1914: elle a 26 ans lorsque la guerre est
déclarée...
À la maison, impasse Turbigo, la famille est
nombreuse. Deux sœurs, son frère Léon, veuf depuis 1910, accueilli
avec ses quatre enfants et ses parents souffrants.
Elle
se révèle déjà une femme efficace, organisée, et même rusée
quand les temps difficiles de la guerre l'exigent. Ce feu qui brûle
en elle, c'est l'amour, un amour large et généreux pour tous ceux
que la Providence met sur son chemin :
"Faites
tout avec amour, car c'est l'amour qui élève la plus petite de vos
actions, qui la transforme, qui la recrée, et qui en fait l'image et
le reflet de l'action divine, de cette action divine qui n'est que
charité et amour, qui n'est que Providence pour chacun des hommes.
Soyez des signes vivants de l'amour et de la charité brûlante de
Jésus."
Pour
permettre à toute la maisonnée de subsister, elle travaille à la
ferme de la Rouge Porte à 3 km d'Halluin. Ce qui lui permet de
rapporter un peu de nourriture quotidienne à tous ceux qui vivent à
ses côtés.
Elle
est courageuse notre Clémence, mais elle est plus que cela... Elle
attire, elle rayonne, et déjà on vient pour la rencontrer, chercher
quelque lumière, un conseil, comme Elisabeth avec laquelle elle
nouera une belle amitié. En sa présence on se sent si bien,
compris, aimé...
"
Si les hommes vivent de cet amour que Dieu et sa Mère ont l'un pour
l'autre, il s'aimeront entre eux et triompheront de leurs difficultés
et feront épanouir ici-bas les fruits de l'amour divin."
Comment
oublier cette soirée d'août 1916 où tout bascule : il faut
évacuer Halluin ! Et voilà la famille Ledoux partie vers la
gare, laissant derrière elle la maison de l'impasse Turbigo,
embarquant sa "bonne-maman"
malade sur une civière... Confiante, Clémence encourage les uns et
les autres, forte de cet amour dont l’enveloppe Celle qui habite
son cœur :
"Ne
désespère jamais. Prie, et laisse-toi conduire dans le chemin où
l'Amour t'attend par Celle qui sait mieux que nous ce qu'il faut pour
être vraiment heureux."
"
Dans nos heures difficiles, c'est Elle qui introduit par son amour
maternel son divin Fils en nous."
Un
protecteur fidèle l'accompagne dans ces moments douloureux, c'est
Saint Joseph :
"Il
est souvent venu m'encourager et me montrer sa vie, me consoler dans
mes peines."
Les
Ledoux se retrouvent finalement en Belgique, où ils restent deux
ans, à Malaise chez Jeanne Michiels.
Avec
Jeanne, on dirait deux sœurs rivalisant de charité, de dévouement
auprès des plus pauvres et des plus souffrants. Avec l'aide de
Clémence, la
"Goutte de lait" ( petite organisation au service des
mamans, fondée par Jeanne) devient vite une soupe populaire pour
tous les réfugiés.
"
Dieu et le prochain ne sont qu'un seul et même amour. Il faut rendre
la charité visible".
Le
11 novembre 1918, l'annonce enfin de l'armistice : joie dans les
cœurs ! Mais le cœur de Clémence est à nouveau déchiré
lorsqu'elle doit rentrer en France à la recherche d'un logement pour
la famille, en laissant sa chère maman en Belgique : elle n'est
plus transportable...
"
La vraie prière d'amour est celle qui laisse disposer l'Amour comme
bon lui semble, qui s'abandonne."
Julie
Ledoux quitte la terre le 19 février 1919... Celle que Clémence
aime tant, qu'elle admire, gagne le Ciel :
"
J'ai beaucoup souffert de la mort de ma mère, mais la Sainte Vierge
m'a donné le courage de me mettre à genoux pour offrir mon
sacrifice."
"
Une maman, ça ne devrait jamais mourir..."
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