11 novembre 2013

"Avec Clémence..." n°5

Nous retrouvons Clémence en 1914: elle a 26 ans lorsque la guerre est déclarée... 




À la maison, impasse Turbigo, la famille est nombreuse. Deux sœurs, son frère Léon, veuf depuis 1910, accueilli avec ses quatre enfants et ses parents souffrants.
Elle se révèle déjà une femme efficace, organisée, et même rusée quand les temps difficiles de la guerre l'exigent. Ce feu qui brûle en elle, c'est l'amour, un amour large et généreux pour tous ceux que la Providence met sur son chemin :
"Faites tout avec amour, car c'est l'amour qui élève la plus petite de vos actions, qui la transforme, qui la recrée, et qui en fait l'image et le reflet de l'action divine, de cette action divine qui n'est que charité et amour, qui n'est que Providence pour chacun des hommes. Soyez des signes vivants de l'amour et de la charité brûlante de Jésus."
Pour permettre à toute la maisonnée de subsister, elle travaille à la ferme de la Rouge Porte à 3 km d'Halluin. Ce qui lui permet de rapporter un peu de nourriture quotidienne à tous ceux qui vivent à ses côtés.
Elle est courageuse notre Clémence, mais elle est plus que cela... Elle attire, elle rayonne, et déjà on vient pour la rencontrer, chercher quelque lumière, un conseil, comme Elisabeth avec laquelle elle nouera une belle amitié. En sa présence on se sent si bien, compris, aimé...
" Si les hommes vivent de cet amour que Dieu et sa Mère ont l'un pour l'autre, il s'aimeront entre eux et triompheront de leurs difficultés et feront épanouir ici-bas les fruits de l'amour divin."
Comment oublier cette soirée d'août 1916 où tout bascule : il faut évacuer Halluin ! Et voilà la famille Ledoux partie vers la gare, laissant derrière elle la maison de l'impasse Turbigo, embarquant sa "bonne-maman" malade sur une civière... Confiante, Clémence encourage les uns et les autres, forte de cet amour dont l’enveloppe Celle qui habite son cœur :
"Ne désespère jamais. Prie, et laisse-toi conduire dans le chemin où l'Amour t'attend par Celle qui sait mieux que nous ce qu'il faut pour être vraiment heureux."
" Dans nos heures difficiles, c'est Elle qui introduit par son amour maternel son divin Fils en nous."
Un protecteur fidèle l'accompagne dans ces moments douloureux, c'est Saint Joseph :
"Il est souvent venu m'encourager et me montrer sa vie, me consoler dans mes peines."
Les Ledoux se retrouvent finalement en Belgique, où ils restent deux ans, à Malaise chez Jeanne Michiels.
Avec Jeanne, on dirait deux sœurs rivalisant de charité, de dévouement auprès des plus pauvres et des plus souffrants. Avec l'aide de Clémence, la "Goutte de lait" ( petite organisation au service des mamans, fondée par Jeanne) devient vite une soupe populaire pour tous les réfugiés.
" Dieu et le prochain ne sont qu'un seul et même amour. Il faut rendre la charité visible".
Le 11 novembre 1918, l'annonce enfin de l'armistice : joie dans les cœurs ! Mais le cœur de Clémence est à nouveau déchiré lorsqu'elle doit rentrer en France à la recherche d'un logement pour la famille, en laissant sa chère maman en Belgique : elle n'est plus transportable...
" La vraie prière d'amour est celle qui laisse disposer l'Amour comme bon lui semble, qui s'abandonne."
Julie Ledoux quitte la terre le 19 février 1919... Celle que Clémence aime tant, qu'elle admire, gagne le Ciel :
" J'ai beaucoup souffert de la mort de ma mère, mais la Sainte Vierge m'a donné le courage de me mettre à genoux pour offrir mon sacrifice."

" Une maman, ça ne devrait jamais mourir..."

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