En
1920, Clémence est toujours à Tourcoing...
C'est au père Mouquet,
doyen de l'église Notre-Dame qu'elle se confie. Depuis quelque temps
déjà, dans un beau cahier en moleskine, elle note sa vie d'intimité
avec le Seigneur et les grâces dont elle est favorisée, comme le
lui a demandé son confesseur.
C'est
à ce bon prêtre qu'elle ouvre son cœur, lui révélant les désirs
secrets de son âme. Il l'invite à suivre une retraite de trois
jours dans le foyer Notre-Dame-des-Victoires, au 48 rue des
Poutrains. C'est un foyer pour les jeunes ouvrières, tenu par la
communauté des Humbles Filles.
C'est
au cours de cette retraite qu'elle reçoit la certitude que c'est là
que Jésus l'attend. Grâce au Père Mouquet, elle rejoindra bientôt
les Humbles Filles. Clémence est heureuse : son entrée au postulat
est fixée au 17 octobre, en la fête de sainte Marguerite Marie !
"C'est
Dieu qui a tracé ma vie. C'est Lui qui m'a donné la lumière de ma
vocation. C'est Lui qui m'a appelée. C'est Lui qui m'a choisie... Il
m'a appris à Le connaître pour que je puisse mieux L'aimer et aimer
mon prochain, pour me donner avec un dévouement désintéressé...
Avec Lui, rien n'est difficile. Avec Lui, rien ne manque. Avec Lui,
c'est toujours de l'amour."
En
cette période de l'après-guerre, la situation de la communauté est
bien difficile. Il n'y a plus guère d'unité au sein de la
communauté. Mademoiselle Bonnet, qui dirige la maison, veut revenir
à une vie religieuse plus profonde. D’autres préfèrent s’adonner
à des œuvres multiples.
La
jeune postulante de trente-deux ans, et la directrice d'une
cinquantaine d'années, s'unissent pour mieux écouter les désirs du
Ciel sur cette maison.
La
directrice, de son nom de religion Mère Marie du Saint-Esprit,
décide de prendre de nouvelles orientations. C'est le 19 mars 1921,
sous la protection de Saint Joseph, et avec l'approbation
bienveillante de l'évêque de Lille, que la communauté des
Réparatrices du Sacré-Cœur voit le jour à Tourcoing, aux 48 rues
des Poutrains.
Clémence
dans sa prière demande à son divin Époux :
"Fais
d'elles des hosties humbles et cachées aux yeux de tous. Fais de
toutes ces âmes des petites violettes répandant discrètement le
parfum de leur amour."
Dans
cette maison, qui servait d'infirmerie pendant la guerre, Clémence
va tout nettoyer, astiquer et repeindre, entraînant à sa suite les
jeunes qui étaient là. La chapelle, les chambres, les dortoirs, les
parloirs et même la cuisine et le réfectoire, tout y passe !
Clémence déborde d'énergie lorsqu'il s'agit de redonner de l'éclat
à la maison de son Seigneur.
En
décembre 1921, Mère Marie du Saint-Esprit reçoit de Rome l'acte de
naissance officiel des Réparatrices. Quelle joie pour la fille et la
mère !
L'unité
de leurs deux cœurs attirent d'autres cœurs. "Ô
Jesus, tu veux que les Réparatrices ne fassent entre elles qu'un
seul cœur et qu'une seule âme", telle
est la prière de Clémence.
Le
28 avril 1922, dans la chapelle des Réparatrices, sept novices, dont
Clémence, prononcent d'un seul cœur leurs premiers vœux. Mère
Marie du Saint-Esprit s'approche :
"Clémence
Ledoux, dans le monde, vous garderez votre nom. Dans la congrégation,
vous vous appellerez Mère Marie du Calvaire..."
Anne
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